Baptisé dans l’Esprit et dans le feu : louez le Seigneur!
Baptisé dans l’Esprit et dans le feu : louez le Seigneur!

Baptisé dans l’Esprit et dans le feu : louez le Seigneur!

« C’est un feu  que je suis venu apporter sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé » (Lc 12,49).  C’est de ce feu que nous aimerions vous entretenir  ce matin.

Parfois l’on évoque les débuts du Renouveau en Flandre en parlant du
« feu des débuts ». J’estime devoir me porter en faux contre cette présentation,  car il est essentiel de savoir et de croire que ce feu de l’Esprit est toujours brûlant en nous.

 

Mais est-ce que nous le croyons vraiment ?
Tous ensembles nous devons réagir avec la force de l’Esprit contre toute forme de découragement dans le Renouveau…  C’est pour cela que nous sommes réunis en ces jours à Postel.

« Lui, il vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu » dit Jean le Baptiste
(Lc 3,16).  C’et le point de départ de tout le renouveau dans l’Esprit : nous avons été baptisés dans le Saint Esprit et avons depuis pu expérimenter et
ré-expérimenter ce feu.  Evidemment il y a des moments dans notre propre vie,
et aussi dans celle du Renouveau, où ce feu se fait moins étincelant !

Mais je puis témoigner ici, en toute vérité, que depuis mon baptême dans l’Esprit à Ann Arbor, fin mars 1973, j’ai expérimenté constamment  la force stimulante et renouvelante de l’Esprit Saint.  Et ceci aussi bien dans les jours heureux que dans les jours plus difficiles.

Le Baptême de l’Esprit demeure le point de départ de toute évaluation : comment agit ce feu dans notre vie personnelle, dans nos groupes de prière, dans nos communautés ?  Il est utile de relire ce que j’écrivais jadis aux pages 70 à 79 dans notre brochure sur « Baptisés dans l’Esprit et le Feu ».

Le Seigneur nous a offert un thème d’année inspiré des paroles du prophète Aggée : « Courage ! Je suis avec vous ».  Je sais que le Seigneur a dû le répéter à maintes reprises à ses apôtres : « N’ayez pas peur… je tends ma main vers vous ! «.  L’Esprit vient le répéter aujourd’hui au nom de Jésus : « Je suis avec vous ! «

Frères et sœurs, c’est pour moi une mission de vous répéter ces paroles de l’Esprit Saint : « Par le  baptême dans l’Esprit, je suis chaque jour actif en chacun de vous, en chaque groupe de prière, en chaque communauté, en chaque service.  Mon feu de cesse pas d’enflammer.  Soyez-en bien convaincus et expérimentez-le ensemble ».  Aggée disait aussi : « Réfléchissez en votre cœur au chemin que vous avez pris (1,7) »

C’est avec timidité que je voudrais avec vous suivre ce conseil du prophète à partir du baptême dans l’Esprit.  Sommes-nous sur le bon chemin pour favoriser l’effervescence du feu de l’Esprit Saint en nous-mêmes, en  ceux qui nous sont confiés da ns le Renouveau, dans notre église, dans notre société ?

Il est absolument nécessaire dans cette optique que nous ne perdions pas de vue notre propre identité comme étant le Renouveau  Charismatique Catholique :
nous sommes baptisés dans l’Esprit et le Feu !

En sommes-nous suffisamment conscients ?  Vivons-nous effectivement de ce don ?  Témoignons-nous de cette conviction ?

Dans cette perspective, le Conseil de l’ICCRS insista en 2010 sur trois aspects
(voir Eucril 243 du 19 décembre 2011), et il est frappant de constater que Michelle Moran faisait chaque référence au feu de l’Esprit. Je puis personnellement témoigner, à partir de la grâce que j’ai pu expérimente pendant 39 ans, que ces trois éléments sont essentiels pour attiser le feu dans le Renouveau.

A. Allumer le feu
Il est important que de nouvelles personnes fassent l’expérience du baptême dans l’Esprit.

De bonnes et sérieuses 7 Semaines seront une précieuse aide pour cela.
Michelle Moran  faisait remarquer à juste titre que ce n’est pas une bonne solution que de répéter, et encore répéter, cette première formation.
Cela ne peut qu’engendrer la passivité, alors que nous avons besoin d’hommes et de femmes ayant reçu une formation plus approfondie et capable de prendre des responsabilités.

Trois réflexions :
Où sont encore données les 7 Semaines pour des gens qui ne connaissent pas encore le Renouveau ?

Les efforts que l’on fait pour former des gens pour les ministères de guérison sont-ils judicieux ?
La question se pose : où pouvons-nous atteindre de nouvelles personnes ?
L’action auprès des jeunes, dans cette optique, est  importante et  soutenir.

B. Attiser le feu
Il nous faut davantage prendre conscience que le baptême dans l’Esprit nous donne une mission.

Quel est le  chemin nouveau que nous devons parcourir aujourd’hui (non pas hier ni demain, mais aujourd’hui) sous l’impulsion de l’Esprit ?

Ce n’est sûrement pas sur des chemins déjà parcourus depuis longtemps et canalisés par l’habitude acquise, que l’Esprit nous attend aujourd’hui, et désire nous pousser à avancer avec les charismes qu’il nous offre.  Pour y arriver, il faut constamment se laisser former.

Il y a dans notre Renouveau en Flandre des activités prometteuses, telles les jours d’été à Mol et la formation donnée à Tielt.

Retirons-nous ensemble comme les apôtres dans un long temps de prière  pour préparer la Pentecôte.  Là nous pourrons construire notre vie sur le roc qu’est le Seigneur Jésus, et confesser ensemble : « Oui Seigneur, je dépose ma vie entre tes mains ! ».

J’ai déjà suggéré jadis d’organiser une retraite assumée par un homme qui puisse transmettre ce feu de l’Esprit.  Je reviens avec insistance sur cette suggestion !

C. Répandre le feu
Le jour de la Pentecôte les apôtres et Marie furent baptisés dans l’Esprit.
Cela se manifesta par une flamme de feu.

Ils furent ainsi constitués en communauté fraternelle et missionnaire pour témoigner de leur expérience.

Ces trois expériences  doivent être renouvelées par nos soins :
Être conscients que nous sommes baptisés dans l’Esprit
Constituer des communautés fraternelles que l’Esprit vivifie
Etre envoyés en Eglise pour proposer au monde une culture pentecostale .

***
Prenons maintenant le temps de considérer ce que l’Esprit désire prioritairement réaliser dans notre Renouveau.

Le souci que nous avons toujours eu dans le Renouveau  a pour point de départ le désir d’allumer, d’attiser et de répandre le feu de l’Esprit.
Il nous fait énoncer  cinq préoccupations.

1° La première chose que le feu de l’Esprit suscite en nous c’est la prière.
La plus caractéristique est sans aucun doute la prière de louange qui nous unit aux anges, aux saints, aux chœurs célestes, pour reconnaître Dieu tel qu’il est : le Père bien aimant et créateur, de qui nous recevons tout.

Un test infaillible pour savoir si nous sommes sur le bon chemin,  est de considérer la place que nous donnons à la prière de louange dans notre vie personnelle et dans celle de nos groupes.

C’est une mission importante, pour l’équipe interdiocésaine et les équipes diocésaines, de promouvoir cette louange qui est capable de vaincre toute torpeur et toute paresse.

La Bible nous indique le chemin.  Le roi David est en ce domaine un maître.  Nous lisons dans le psaume 117 : Tous les peuples chantez pour le Seigneur, tous les pays glorifiez le Seigneur… ? ».
La louange est un appel à tous, nous pouvons en être les moteurs.

Nous trouvons dans le psaume 135 : « Louez le nom du Seigneur, louez serviteurs du Seigneur, louez-le car il est bon, jouez pour son nom car il est aimable »  Et le psaume se conclut :
« Béni soit le Seigneur depuis Sion, lui qui habite Jérusalem ».
C’est notre appel de chanter le nom du Seigneur pour le glorifier.

Les derniers psaumes nous aident à entrer dans la louange toute pure où l’on atteint l’adoration gratuite : « Je t’exalte Roi mon Dieu, je bénis ton nom toujours et à jamais, je veux te bénir chaque jour ! »(ps.145 1-2)

Le psaume 148 loue le Seigneur avec toutes les créatures et le psaume 150 est, lui aussi, pure louange et adoration.
Le Roi David chantait ainsi lorsqu’il accompagnait l’Arche vers Jérusalem.  Le livre de Samuel nous dit qu’en chemin il dansait en tournoyant de toutes ses forces devant Yahvé. Il avait ceint un pagne sur lui » (2 Sam, 6-14).  Une telle spontanéité devrait aussi remplir notre louange de feu !
Le prophète Daniel nous aide à adorer Dieu avec toute la création.
« Alors tous trois, d’une seule voix, se mirent à chanter, glorifiant et bénissant Dieu dans la fournaise, en disant : béni sois-tu Seigneur Dieu de nos  pères… » (Daniel 3, 51-90)

Le livre de l’Apocalypse nous invite à nous associer aux chœurs célestes dans leur louange incessante de Dieu et de l’Agneau.  Le chapitre 4  nous décrit la liturgie céleste.  Au chapitre 5 est entonné le chant nouveau en l’honneur de l’Agneau.  Et le chapitre 21 décrit le ciel nouveau et la terre nouvelle.  Le feu de l’Esprit nous exhorte à nous associer à cette louange céleste.

Demandons instamment ce charisme de la louange !

2° Ce qui demande une attention toute particulière dans la vie dans l’Esprit,  c’est l’ouverture aux charismes.  C’est un point important.
Vivre dans l’Esprit est indissolublement lié à l’ouverture aux dons que l’Esprit nous donne pour la réalisation de notre mission.

Je me permets de rappeler ici une parole du Pape Jean-Paul II.
A la Pentecôte 2003 il disait : « Ouvrez-vous docilement aux dons du Saint Esprit.  Recevez avec gratitude et soumission les charismes que l’Esprit ne cesse d’accorder.  N’oubliez pas que chaque charisme est accordé pour le bien de tous, pour le bien de toute l’Eglise ».

Pourquoi tant de timidité et de réserve quand il s’agit d’accueillir et d’exercer les charismes ?  Croyons-nous vraiment que certains charismes sont donnés  pour que le Corps du Christ tout entier en soit édifié ?

Considérant l’œuvre de l’Esprit, il nous semble normal que des membres de chaque groupe de prière, de chaque communauté, reçoivent les dons nécessaires à la croissance de ces derniers.  Je ne peux pas m’imaginer  que dans un groupe personne ne reçoive un don de parole : ce peut être une parole de l’Ecriture, une parole prophétique ou une parole de connaissance.

Où en sommes-nous  à ce point de vue ?

Le charisme du chant et de la musique sont-ils assez reconnus comme dons de l’Esprit ?  Comment se fait-il que le chant en langues soit si peu pratiqué ?  Le chant en langues est un précieux soutien de la louange.
Les bergers et les membres de l’équipe d’animation aident-ils suffisamment les participants à prendre conscience du charisme qu’ils ont  reçu ?  C’est un devoir qui incombe aux responsables que de discerner.
Le groupe tout entier en profitera.

Les mêmes responsables sont tenus de montrer avec beaucoup de tact les erreurs dans l’exercice des charismes.  Mais le plus important est l’encouragement et la confirmation.  En vertu de notre responsabilité, nous avons aussi à confier à certaines personnes la mission d’exercer tel ou tel charisme dans le groupe.

Il est important que le discernement des charismes ne dépende pas de nous-mêmes, mais de ceux qui ont reçu le don de discernement,  que les dons soient effectivement confirmés et que certaines personnes reçoivent mission pour un ministère.

3°  Le baptême dans l’Esprit nous appelle à l’unité avec Dieu et avec les
autres.  C’est l’Esprit Saint qui nous fait prendre conscience que nous faisons tous partie du Corps du Christ et que dans ce Corps dont le Christ est la tête, chaque membre a sa fonction.

L’Esprit de division vient justement nous attaquer sur ce point.  Nous le constatons à travers toute l’histoire.  Pensons à l’Eglise de Corinthe : « Nous sommes pour Paul, ou nous sommes pour Appolos ».
C’est de tous les temps et à la source parfois de profondes divisions entre les églises qui reconnaissent en Jésus leur unique Pasteur.

Le Renouveau expérimente en divers lieux la même division.  Il nous faut être attentifs et demander la force et la protection de l’Esprit pour pouvoir résister à ces insidieuses tentations du malin.

Quand nous sommes quand même confrontés à  la division, le seul chemin est celui de l’humble réconciliation.  Saint Paul écrivait : « N’accordez rien à l’Esprit de parti, rien à la vaine gloire, mais que chacun par humilité estime les autres supérieurs à soi : ne recherchez pas chacun votre propre intérêt, mais plutôt que chacun songe à ceux des autres » (Ph.2, 3-4) .

Quant naissent des oppositions, ce qui arrive fréquemment et ne doit pas nous surprendre, soyons sur nos gardes.  L’Esprit nous fait percevoir que l’esprit de division est à l’œuvre.  Il nous faut alors obéir aux sages conseils que donnait Saint Paul.
La bonne voie est d’inviter les antagonistes à exprimer les oppositions  sans jugement et humblement avec l’aide de l’Esprit, et d’arriver ainsi à une conciliation.  Ce peut être efficace de demander dans des cas semblables, à des personnes extérieures et remplies de sagesse, de favoriser entre antagonistes la reprise du dialogue et d’aider ainsi à la réconciliation.

4.  L’élan missionnaire  jailli du baptême de l’Esprit est essentiel pour témoigner de l’Evangile dans notre monde d’aujourd’hui.
Le Pape Benoît XVI exhortait le Renouveau à ce témoignage.  Il usait à cette occasion de, l’expression « culture pentecostale »  et invitait à répandre cette culture.  Lors du colloque sur le baptême de l’Esprit en 2011 à Sacrofano, ce thème fut approfondi.

La « culture pentecostale » est une réplique à la culture de mort qui caractérise nos sociétés contemporaines.  Le baptême de l’Esprit offre une réponse aux problèmes de nos sociétés sécularisées actuelles.

La culture pentecostale est une culture dont toute la manière d’agir émane de l’action de l’Esprit de Dieu et de ses dons.
Ceci suppose que nous, en tant que Renouveau, soyons capables de briser les petites mentalités étroites et le « cocon » de nos groupes de prière pour nous impliquer dans les grands défis de n os sociétés.

La rencontre du 12 mai 2012 à Bruxelles, qui réunira de nombreux nouveaux mouvements, en donnera l’occasion.

5.  Un de mes soucis est la façon dont nous nous comporterons envers   la Parole de Dieu.  Un des principaux fruits du baptême dans l’Esprit, c’est l’écoute de la Parole que le Seigneur nous dit, principalement par l’Ecriture.
Le début de l’Epître aux Hébreux proclame de manière solennelle : « Après avoir à maintes reprises et sous maintes formes, parlé jadis aux Pères par les prophètes, Dieu en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par le Fils » (Hé 1,1-2).

Dans nos assemblées de prières, Dieu nous parle par des passages de la Bible et aussi par des paroles prophétiques.  Il me parait que nombre de ces paroles se perdent car  elles ne sont pas accueillies.  Le Seigneur nous dit sur quel chemin nous nous trouvons.  Nous écoutons pendant la réunion, mais ensuite, quand celle-ci est terminée, rien ne nous reste !
Il est trop rare que quelqu’un qui en a le don, nous apprenne à écouter ce que dit le Seigneur, afin de, comme Marie le faisait, garder ces paroles dans notre cœur.  Très souvent  le Seigneur nous dit comment faire pour suivre ses chemins.

Un jour que Jésus parlait à la foule et que sa mère était présente, il déclara : « Voici ma mère et mes frères ; quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, c’est lui mon frère, ma sœur, ma mère »
(Mt12,49-50).

Aujourd’hui Dieu parle encore à son peuple par son Eglise.  Il nous fait prendre conscience, encore aujourd’hui, combien il est attentionné envers son peuple.   Que nous soyons un petit reste n’y change rien.  Israël jadis était un petit peuple peu nombreux !  C’est l’Eglise qui, aujourd’hui ; appelle le peuple de Dieu à la conversion et lui montre le chemin du salut.

Sommes-nous suffisamment conscients que Dieu continue à nous parler par son Eglise ?

Je ne peux m’empêcher de faire mention ici, au fait que de plus en plus on tend l’oreille à des prophètes de malheur, qui annoncent la fin du monde et souvent profèrent des condamnations.  Par cette voie l’esprit des ténèbres s’infiltre et crie la division entre les soi-disant « bons » et les soi-disant « mauvais ».

Ces messages sont colportés sans aucun discernement…
La Parole du Christ est pourtant claire :
« Quant à la date de ce jour et cette heure, nul ne les connaît, ni les anges des cieux, ni le Fils, personne sinon le Père, et lui seul »  (.Mt 24, 36)

Ceux qui affirment si facilement qu’il faut écouter l’Eglise, restent sourds aux mises en garde que fait cette Eglise contre les faux prophètes.

En clôturant, je veux remercier l’Esprit Saint car j’appréhendais devoir donner cet enseignement demandé par l’équipe interdiocésaine.  Mais j’ai pu expérimenter combien  l’Esprit était présent et j’espère que je n’ai pas brouillé son message.

Puisse le Saint Esprit, dans la louange, nous remplir de cette certitude :
« Courage, je suis avec vous » !

Wilfried  Brieven
Postel 17-19.2.2012

2 Questions :

Comment allumer le feu de l’Esprit, l’attiser et le répandre davantage dans votre équipe diocésaine ?

Comment pouvons-nous développer dans nos réions la « culture pentecostale ? »